Cléon

De 1500 à 1789

Pour les historiens, la période moderne s'étend de 1492 à 1789, année de la Révolution française.

L'administration sous l'Ancien Régime

En 1581, la seigneurie de Cléon est, comme d'autres domaines, rattachée par lettres patentes au marquisat d'Elbeuf de Charles Ier de Lorraine, le roi Henri III érigeant ce marquisat en duché-pairie.

En 1740, Chrétien du Plessis présente Cléon ainsi :

"Diocèse de Rouen, Doyenné de Périers-sur-Andelle, Gouvernement de Normandie, Parlement, Chambre des Comptes et Cour des Aides de Rouen, bailliage de Rouen, Vicomté de l'Eau de Pont-de-l'Arche, Généralité de Rouen, Election de Pont-de-L'arche."

Quelques précisions :

Domaine religieux = le diocèse de Rouen, avec à sa tête l'archevèque, était divisé en 6 archidiaconés sous l'autorité de vicaires épiscopaux, regroupant 28 doyennés, eux-mêmes composés de plusieurs paroisses.

Domaine militaire = Le Gouvernement de Normandie était divisé en bailliages, subdivisés en sous-bailliages.

Domaine judiciaire = Le Parlement de Rouen était divisé en bailliages, subdivisés en vicomtés.

Domaine fiscal = La généralité de Rouen était répartie en élections, subdivisées en sergenteries. La cour des aides traitait des contentieux des finances extraordinaires (non domaniales). La chambre des comptes traitait de la gestion du domaine royal.

Domaine des eaux et forêts, poids et mesures = La vicomté de l'eau.

Sous l'Ancien Régime, c'était plutôt compliqué !

La garenne de Cléon

La garenne était un domaine royal, boisé riche en gibiers, utilisé comme réserve de chasse. Celle de Cléon contenait une "muette", relais de chasse de deux étages, dont il existe un devis de réparation datant de 1397.

Dans son "histoire d'Elbeuf" , Henri Saint-Denis traite du sujet (année 1556), s'appuyant sur les recherches de Charles de Beaurepaire:

"Cette garenne, d'une contenance de 120 acres, fut aliénée, le 3 mai 1571, par le prix de 3870 livres, à Robert Le Cornier. Elle fut érigée, sous le nom de seigneurie du Cornier, en huitième de fief de haubert relevant du Roi, (...). Au siècle suivant, la garenne de Cléon était devenue la propriété des ducs d'Elbeuf; nous verrons qu'en 1757, elle causa la désolation des habitants de Saint-Aubin, de Cléon et de Freneuse, qui ne pouvaient rien récolter, à cause de la multitude de lapins qui, de la garenne, se répandaient sur les trois paroisses et détruisaient tout. (...)"

Voici les mesures du duc d'Elbeuf pour la conservation du gibier (année 1661) :

"Deffences sont faictes à touttes personnes, de quelque qualité et condition qu'elles soient, de chasser en quelque sorte et manière que ce soit, dans l'estendue de la dicte garenne, soict aux bestes fauves et noires, lièvres lapins, perdrix et faisans, hérons ou autre gibier, ny d'y mener aucuns lévriers, chiens courans ou fermes, espagneuls, furetz ny oyseaulx de chasse, ny mesme y porter aucunes armes à feu, reetz, filletz et autres engins servans ausdictes chasses, à peine de confiscation et de cinq cens livres d'amende pour la première foys, et, pour la seconde, de punition exemplaire; comme aussy deffences sont faictes à tous habitans des parroisses de Cléon, Sainct-Aubin et Freneuse, de tenir en leurs maisons aucunes armes à feu, ny aucuns chiens, s'ils n'ont un jarret coupé ou un baston de trois pieds pendu au col, ny pareillement de plus prendre et couper, en la dicte garenne, aucuns bois, genetz, bruyères, genièvres, ny y prendre aucun gazon ny sablon, le tout conformément aux ordonnances et réglementz signiffiez et publiez, et soubz les peines plus à plain déclarées par iceux."

Toujours dans son "histoire d'Elbeuf" , Henri Saint-Denis évoque la vente de la garenne (année 1777) :